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Les coulisses du vrac

par | 23 Nov 17 | Eco/bio/veggie | 6 commentaires

Dans la ville où j’habite, les magasins de vente en vrac ont poussé comme des petits champignons cette dernière année. Bon j’exagère un peu, mais quand-même deux nouvelles boutiques qui font que du vrac et une autre avec un joli petit rayon vrac pour une ville d’un peu plus de 50’000 habitants c’est quand- même le signe d’une tendance.

Grâce à Bea Johnson et sa prêche du zéro déchet, le mouvement suscite un réel engouement, surtout chez les bobos / écolos parmi lesquels je me classe aussi. Bon on est loin du marché de masse, ça c’est sûr. Et qui veut acheter en vrac, doit avoir le porte-monnaie bien garni, tout du moins en Suisse. Pourquoi donc ? Ne devrais-ce pas coûter moins cher si on ne doit pas payer l’emballage ?

Je me suis entretenue avec le propriétaire du magasin Chez Mamie à Bienne, pour en savoir un peu plus sur ce marché. Voici donc ma toute première interview sur ce blog.

Salut Seb, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 33 ans et je suis papa d’un petit garçon de 2 ans et demi. Ca fait 10 ans que je suis installé à Bienne avec ma copine. Avant j’habitais à Delémont, mais je suis d’origine Uruguayenne.

Quel est ton parcours professionnel ?

J’ai suivi une formation commerciale et travaillé plusieurs années dans l’achat et la logistique. J’étais fortement sous pression à mon dernier poste et je me suis retrouvé au chômage un certain temps. C’est alors qu’une opportunité s’est présentée à moi lorsque j’ai fais la connaissance des fondateurs du magasin Chez Mamie Bio Vrac à Sion durant nos vacances de ski en Valais. J’avais déjà très envie de me mettre à mon compte et je n’ai pas hésité longtemps à prendre la décision d’ouvrir un magasin à Bienne. Heureusement j’ai rapidement trouvé un local bien situé en vielle ville. Un heureux concours de circonstances en somme.

Est-ce que tu étais déjà dans une démarche zéro déchet avant d’ouvrir le magasin ?

J’étais sensible à la thématique. Les problèmes écologiques me font cogiter. Mais c’est ma copine qui a lu le fameux livre de Bea Johnson et m’a fait découvrir ce mouvement. Pour ma part, ce qui est le plus important c’est une consommation responsable et le zéro déchet en fait partie. Nous ne pouvons pas nous vanter d’appliquer à fond ce principe, car nous habitons dans un immeuble et que c’est encore un peu contraignant. Mais avec un peu de volonté on peut déjà faire un pas dans la démarche.

Et avec ton magasin, tu peux dire que tu produis moins de déchets qu’une épicerie classique ?

Oui, j’en suis certain ! La très grande majorité de nos emballages sont recyclés ou réutilisés. Lorsque certains produits nous sont proposés dans des emballages en plastique, nous essayons de motiver le fournisseur à utiliser plutôt une matière recyclable comme le carton ou le verre. Ce n’est pas possible d’éviter le plastique à 100%, mais de réels efforts sont faits. Nous faisons aussi particulièrement attention au transport. Je préfère être en rupture de stock pour un produit un moment, que de commander juste une petite quantité.

Qu’en est-il des prix ? On s’attend à ce que tes produits soient moins cher qu’en supermarché.

Je dirait qu’ils sont comparables, mais rarement plus bas en effet. Ceci est dû au faite qu’au delà du vrac, les produits que je vends sont labellisé bio, des fois même Demeter, et achetés chez de plus petits producteurs, locaux quand c’est possible. Je viens par exemple de trouver un fournisseur de lentilles dans la région, il est clair que les prix d’achat sont beaucoup plus hauts que pour des lentilles produites en masse au Canada (même bio). Car c’est une question de volume. Bien sûr nous avons un petit avantage du fait qu’il existe maintenant 9 magasins Chez Mamie en Suisse, mais ce n’est encore rien comparé aux géants oranges. En dehors de l’emballage, il faut donc faire entrer la notion local et/ou éthique dans l’équation.

Penses-tu que les géants comme Coop et Migros vont se mettre au vrac ?

Bien sûr! Les grandes chaines de supermarché le font déjà en France. Mais la question est s’ils vont le faire en respectant le côté éthique du mouvement. Après c’est une bonne chose pour motiver le plus de gens possible à réduire leurs déchets. Il est aussi clair que c’est une menace pour mon business. Mais j’ai beaucoup de clients qui ne sont pas sensibles uniquement au prix. J’ai des familles entières qui font leurs courses presque exclusivement chez moi.

Comment vois-tu le développement de ton magasin ?

Mon assortiment n’est pas figé, il évolue constamment. On s’échange régulièrement avec les autres magasins franchisés, mais j’ai une grande liberté dans le choix des produits. Je viens de prendre des fromages et du beurre vegan dans mon assortiment. Les premiers produits sont partis comme des petits pains. Je développe également un service de livraison à domicile dans des contenants consignés. J’espère pouvoir lancer le service en début d’année prochaine. Pour noël je prépare des paniers garnis à offrir à son entourage.

Je tiens à remercier chaleureusement Seb pour sa transparence et sa franchise. Il m’a fait visiter son arrière boutique et a répondu à toutes mes questions de manière précise et sincère. Sa boutique est un réel plaisir à découvrir, autant pour les produits qu’il vend que pour la déco qu’il a principalement trouvé dans des brocantes. Il y a même un petit coin de jeu pour les enfants pour les faire patienter pendant qu’on fait nos emplettes. Voici quelques impressions du magasin.

Pour ma part, je ne fais pas encore la majorité de mes courses dans des magasins de vente en vrac. Par souci de confort, je me rends souvent à la Migros de mon quartier. Sauf pour les fruits et légumes que je commande chez un maraicher local ou que j’achète au marché. Pour ce qui est du prix, je suis prête à payer un peu plus cher pour des produits de qualité ou qui sont produits localement. De nos jours, en Suisse, les dépenses alimentaires se montent à peine à  7% du budget d’un ménage, contre environ 35% après la deuxième guerre mondiale. La nourriture est pour moi synonyme de carburant, ce n’est pas sur ce point que j’ai envie de faire des économies. Après il est clair que j’ai la chance de pouvoir me permettre de faire ce genre de choix financiers.

J’ai tout de même fait quelques comparaisons de prix:

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Si vous aimez les noix de cajou vous devez absolument goûter celles de Chez Mamie, elles sont exceptionnelles ! N’hésitez pas à visiter l’un des magasins Chez Mamie: www.chezmamiebiovrac.com

En résumé: acheter dans une petite épicerie en vrac ne veut pas seulement dire acheter sans emballage. Ca veut aussi dire soutenir une économie alternative, respectueuse de l’environnement.

Vous acheter déjà en vrac ? Qu’est-ce qui vous retient ?

6 Commentaires

  1. Babette

    Super article ma belle ! J’ai appris pleins de chose, merci beaucoup.
    Des bisous 😘

    Réponse
    • tina

      Merci pour ton commentaire!

      Réponse
  2. Caroline

    Chez mamie bienne est super chouette, on y va de temps en temps, après cela demande une certaine logistique qu’on trouve petit à petit !
    Les prix nous font pas peur car nous regardons aussi la provenance et les emballage !

    On a un petit depuis peu et c’est vrai que ca nous motive encore plus pour sa santé et pour qu’il soit aussi sensibilise !

    Merci pour l’article !

    Réponse
    • tina

      Salut Caroline, merci pour ton commentaire. En effet l’arrivée des enfants a également fortement développé ma sensibilité pour ce genre de thème 🙂

      Réponse
  3. Myrtilla

    J’ai déjà fait des courses en vrac chez Mamie à Lausanne, mais comme ce n’est pas tout près de chez moi je n’ai pas l’occasion d’y aller plus souvent, malheureusement. En tous cas super article ! Et super magasin, j’aime beaucoup y aller 😀

    Réponse
    • tina

      Coucou! Moi non plus j’y vais pas tout le temps comme j’habite pas au centre ville, mais de plus en plus… bonne soirée 🙂

      Réponse

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